jeudi 19 juin 2008

Cadre

Cadre - Jeune, il est ingérable à cause des 35 heures.Quadra-quinqua, il est en crise depuis 30 ans.
Car il ne s'est jamais vraiment remis des années 1968 and co, où il a pris en pleine poire le " peace, love and flowers " des baba-cools quand lui vivait au rythme " métro-boulot-dodo ". Depuis, il se traîne.
Le cadre masculin est plus frappé que le cadre féminin par cette sorte de dépression parce qu'elle s'inscrit dans une vaste remise en cause. Il ne se sent plus vraiment jeune, pas tout à fait vieux, il a des enfants qui ont grandi et qui le secouent comme un Orangina, des parents qui ont vieilli et qui le harcèlent. Il jette un regard nostalgique sur les jeunes femmes de 20 à 30 ans qui passent autour de lui, hiératiques dans leur incroyable féminité. Il tourne en rond avec ses amis parce qu'ils se sont tout dit. Au boulot, il se fait talonner par les cyber-jeunes dont les dents de loup sont des clics de souris. Son âme a perdu la naïveté de l'enfance, ses muscles se sont amolli. Son sexe ne demanderait qu'à lui prouver le contraire mais les occasions manquent et il n'a pas le courage de les provoquer.
Que lui reste-t-il ? Une espèce d'intuition qu'il comprend un peu mieux les choses qu'avant, une certaine prétention à pouvoir agir un peu plus sur son environnement. Ce monde, il le regarde pourtant avec étonnement et se demande : " C'est çà, vraiment, que j'ai bâti pour mes enfants ? Ce désordre insensé, cette confusion des idées, ce royaume de l'amalgame, cet oubli du passé… ? " Alors, peu à peu, il tente un rétablissement: celui de la sérénité molle, seule philosophie capable de le faire vivre à peu près sain d'esprit dans le troisième millénaire.
Bref, les vieux cadres sont mous et les jeunes sont imprévisibles.
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