Après 30 ans d'utilisation quotidienne de bidules numériques lancés de tous les coins de la planète, je peux vous avouer la triste vérité que l'on vous cache, vous les occasionnels, les néophytes, les émerveillés, les naïfs du digital: ces machins-là n'en font qu'à leur tête! Un jour ils marchent, un jour ils ne marchent pas et vous ne savez pas pourquoi. Eux non plus d'ailleurs. Car ils sont dotés d'une vie propre, souterraine, invisible au commun des mortels, à ceux qui ne parlent pas Bios couramment dans le texte, c'est-à-dire quelques milliards de gens.
Ce monde obscur et sournois possède ses propres règles de vie et de mort digitale, fluctuant au gré de la virgule flottante que les informaticiens eux-mêmes ne maîtrisent pas car ils ne savent pas dans quels replis caverneux de la mémoire RAM elle peut bien se cacher. En tout cas, je vous rassure, ces règles n'ont rien à voir avec vos désirs.
Au final, surtout, ces bidules se paient beaucoup plus cher que leur poids de ferraille ou de plastique ou même d'intelligence. Ce qui a permis d'engraisser deux ou trois générations d'entrepreneurs astucieux : ils sont passés sans sourciller ni changer leurs méthodes de travail, des chaussures, du bistro ou des textiles, à l'ordinateur, ses logiciels et ses périphériques. Et ses mystères insondables... Bon, d'accord, il y a eu aussi quelques garagistes en herbe qui sont partis de zéro! Vous me direz, partant de zéro, ils avaient déjà fait la moitié du chemin, il ne manquait plus que le 1 et l'affaire était dans le bit.