lundi 27 janvier 2014

Test - Prise en main: YziPro Elite, une tablette Android efficace

Le marché des tablettes Android est en train de devenir un véritable bazar où il va être difficile de distinguer le bon grain de l'ivraie.
La tablette YziPro, avec ses différents modèles, sort du lot avec un argument simple: le prix.
J'ai eu en main pendant quelques jours le modèle haut de gamme, la YziPro Elite.
Côté performances (QuadCore), en tout cas celles constatées sur des usages bureautiques, elle est fluide et rapide, même si je n'ai pas vraiment senti l'ivresse de la vitesse qu'aurait dû apporter le Quadcore.
Côté habillage, YziPro Elite est dotée d'un nombre impressionnant de slots (deux USB et même un HDMI pour se brancher directement sur un grand écran), qui n'a rien à envier à un ordi.
Le tout donc pour 259 €, ce qui reste quand même un bon argument pour une tablette de 9,7 pouces. A tire de comparaison, la Nexus 10 de Google/LG est à 399 €.
Un défaut net à lui reprocher: le volume de son son qui me parait particulièrement faible mais c'est un défaut répandu chez les tablettes, je ne sais pas pourquoi.
YziPro Elite fait partie des tablettes extensibles qui accueillent une carte externe micro-SD: j'étais très sensible à cet argument quand j'étais jeune parce que j'estimais que plus j'avais d'apps et de data, plus j'étais fort et intelligent, mais, en vieillissant, je suis plus sceptique car je me demande si ce cette carte pas un facteur de ralentissement, quand elle commence à être surchargée.
L'appareil photo n'a rien d'extraordinaire.
Quant à l'écran, il est annoncé comme un Retina 2048x1536 pixels mais je n'ai pas été spécialement ébloui (ni déçu).
Au final, c'est surtout le prix bas pour un usage polyvalent qui fait le plus de cette tablette (française au demeurant, fabriquée par evi)

vendredi 24 janvier 2014

WittiZ: vous cherchez une scène de film pour illustrer votre propos ?

Une petite scène de film à la demande pour illustrer votre propos, qui n'a pas rêvé de cette App?
( Car il n'y a pas que la scène de la cuisine dans Les Tontons Flingueurs!)
Eh bien la voici, c'est Francis Jaluzot et son équipe qui vous ont concocté ce petit bijou: WittiZ.
L'App est dispo sous IOS pour l'instant et annoncée pour bientôt sur Android. Elle bugue un peu sur mon iPad mais je crois que c'est parce qu'il faut lui réserver toute la mémoire dispo. Le catalogue des scènes (quelques secondes à chaque fois suffisent) est déjà bien étoffé et classé par thèmes: animaux, travail-business, absurde, drame etc.
J'ai choisi le thème "Il n'est pas du matin", je ne sais pas pourquoi, tiré du film "Bienvenue à Bord" de Eric Lavaine avec Franck Dubosc et Eric Lavaine.
plus d'info sur Wittiz

dimanche 19 janvier 2014

Aragon (Louis) : Les yeux d'Elsa

Tes yeux sont si profonds qu'en me penchant pour boire
J'ai vu tous les soleils y venir se mirer
S'y jeter à mourir tous les désespérés
Tes yeux sont si profonds que j'y perds la mémoire

À l'ombre des oiseaux c'est l'océan troublé
Puis le beau temps soudain se lève et tes yeux changent
L'été taille la nue au tablier des anges
Le ciel n'est jamais bleu comme il l'est sur les blés

Les vents chassent en vain les chagrins de l'azur
Tes yeux plus clairs que lui lorsqu'une larme y luit
Tes yeux rendent jaloux le ciel d'après la pluie
Le verre n'est jamais si bleu qu'à sa brisure

Mère des Sept douleurs ô lumière mouillée
Sept glaives ont percé le prisme des couleurs
Le jour est plus poignant qui point entre les pleurs
L'iris troué de noir plus bleu d'être endeuillé

Tes yeux dans le malheur ouvrent la double brèche
Par où se reproduit le miracle des Rois
Lorsque le coeur battant ils virent tous les trois
Le manteau de Marie accroché dans la crèche

Une bouche suffit au mois de Mai des mots
Pour toutes les chansons et pour tous les hélas
Trop peu d'un firmament pour des millions d'astres
Il leur fallait tes yeux et leurs secrets gémeaux

L'enfant accaparé par les belles images
Écarquille les siens moins démesurément
Quand tu fais les grands yeux je ne sais si tu mens
On dirait que l'averse ouvre des fleurs sauvages

Cachent-ils des éclairs dans cette lavande où
Des insectes défont leurs amours violentes
Je suis pris au filet des étoiles filantes
Comme un marin qui meurt en mer en plein mois d'août

J'ai retiré ce radium de la pechblende
Et j'ai brûlé mes doigts à ce feu défendu
Ô paradis cent fois retrouvé reperdu
Tes yeux sont mon Pérou ma Golconde mes Indes

Il advint qu'un beau soir l'univers se brisa
Sur des récifs que les naufrageurs enflammèrent
Moi je voyais briller au-dessus de la mer
Les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa les yeux d'Elsa

vendredi 17 janvier 2014

Meilleurs Voeux 2014 avec un jeu de mots-clés tirés au hasard (Vidéo)

En direct et sans montage, mes voeux 2014, sous le signe de la technologie au service du business et construits en temps réel à partir d'un jeu de cartes de mots-clés. Le jeu est battu et les voeux sont créés à partir de chaque mot-clé tiré au hasard. Avec une petite surprise dans le lot... Discours, réalisation et montage: Luc Fayard, journaliste indépendant. Idée originale du jeu de cartes: Scop Le Pavé et Frank Lepage (qu'il avait appliqué à un discours politique).

Char, René

Comment vivre sans inconnu devant soi?

lundi 13 janvier 2014

Veni Creator / Viens Esprit Créateur

Veni Creator Spiritus,
Mentes tuorum visita,
Imple superna gratia
Quae tu creasti pectora.

Qui diceris Paraclitus,
Altissimi donum Dei.
Fons vivus, ignis, caritas
Et spiritalis unctio.

Tu septiformis munere,
Digitus paternae dexterae.
Tu rite promissum Patris,
Sermone ditans guttura.

Accende lumen sensibus
Infunde amorem cordibus,
Infirma nostri corporis
Virtute firmans perpeti.

Hostem repellas longius
Pacemque dones protinus;
Ductore sic te praevio
Vitemus omne noxium.

Per te sciamus da Patrem,
Noscamus atque Filium;
Teque utriusque Spiritum
Credamus omni tempore.

Deo Patri sit gloria,
Et Filio, qui a mortuis
Surrexit, ac Paraclito
In saeculorum saecula.
Amen.
Viens, Esprit Créateur nous visiter
Viens éclairer l'âme de tes fils ;
Emplis nos coeurs de grâce et de lumière,
Toi qui créas toute chose avec amour

Toi le Don, l'envoyé du Dieu Très Haut,
Tu t'es fait pour nous le Défenseur ;
Tu es l'Amour le Feu la source vive,
Force et douceur de la grâce du Seigneur

Donne-nous les sept dons de ton amour,
Toi le doigt qui oeuvres au Nom du Père ;
Toi dont il nous promit le règne et la venue,
Toi qui inspires nos langues pour chanter

Mets en nous ta clarté, embrase-nous,
En nos coeurs, répands l'amour du Père ;
Viens fortifier nos corps dans leur faiblesse,
Et donne-nous ta vigueur éternelle.

Chasse au loin l'ennemi qui nous menace,
Hâte-toi de nous donner la paix ;
Afin que nous marchions sous ta conduite,
Et que nos vies soient lavées de tout péché.

Fais-nous voir le visage du Très-Haut,
Et révèle-nous celui du Fils ;
Et toi l'Esprit commun qui les rassemble,
Viens en nos coeurs, qu'à jamais nous croyions en toi.

Gloire à Dieu notre Père dans les cieux,
Gloire au Fils qui monte des Enfers ;
Gloire à l'Esprit de Force et de Sagesse,
Dans tous les siècles des siècles.
Amen.

Mirbeau (Octave) : Le concombre fugitif

Je vous dirai que j'aime les fleurs d'une passion presque monomaniaque. Les fleurs me sont des amies "silencieuses et violentes", et fidèles. Et toute joie me vient d'elles. Mais je n'aime pas les fleurs bêtes car, si blasphématoire que cela paraisse, il y a des fleurs bêtes, ou plutôt des fleurs, des pauvres fleurs à qui les horticulteurs ont communiqué leur bêtise contagieuse. Tels les bégonias, dont on fait, dans les jardins, aujourd'hui, un si douloureux étalage. Au point que toute autre fleur en est exilée, et que toute la flore semble se restreindre à cette stupide plante dont on dirait que les pétales sont découpés à l'emporte-pièce, dans quelque indigeste navet. Pulpe grossière, artificielle couleur, formes rigides, sans une grâce, sans une fantaisie, tiges molles et gauches, sans une jolie flexion dans la brise, nul parfum ne monte d'elle, et son âme est pareille à celle des poupées : je veux dire qu'elle n'a pas d'âme, ce qui est à peine croyable. Au Mexique, où il pousse librement, on assure que le bégonia est charmant. Que ne l'a-t-on laissé là-bas !

Oh ! les jardins d'aujourd'hui, comme ils me sont hostiles ! Et quel morne ennui les attriste ! A quel rôle abject de tapis d'antichambre, de mosaïque d'écurie, de couvre-pieds de cocottes, les jardiniers, mosaïculteurs et cloisonneurs de pelouses, n'ont-ils pas condamné les fleurs ! Tout ce qu'elles peuvent avoir, en elles, de personnalité mystérieuse, tout ce qu'elles contiennent de symboles émouvants et de délicieuses analogies, tout l'art exquis qui rayonne, en prodiges de formes éducatrices, de leurs calices, on s'acharne à le leur enlever. On les oblige à disparaître, taillées, rognées, ébarbées, nivelées par un criminel sécateur, dans une confusion inharmonique, dans une sorte de tissage mécanique et odieux. Elles ne sont plus tolérées dans les jardins, qu'à la condition de dire la suprême sottise du jardinier, d'étaler par des chiffres et par des noms la richesse et la vanité du propriétaire. Les hommes exigent qu'elles descendent jusqu'à leur snobisme, jusqu'à leur vulgarité. Rien n'est triste comme des fleurs asservies.

Les fleurs que j'aime sont les fleurs de nos prairies, de nos forêts, de nos montagnes. Je vais demander à l'Amérique septentrionale la miraculeuse beauté de ses composées, la majesté de ses hélianthes et de ses sylphiums. Au Japon, je cherche l'obscène candeur de ses lis, l'exubérante et fastueuse joie de ses pivoines, la verve folle de ses ipomées. L'Orient m'apporte toute la diversité innumérable de ses bulbes, l'extraordinaire chiffonnage de ses pavots, de ses anémones, de ses renoncules. Et que dire de la Suisse, où de chaque pente de rocher sort une merveille de vie végétale, où le caillou est hospitalier à la petite graine qui se confie à lui, où la neige couve et prépare les ardentes soirées printanières ? Quel plaisir - et je le dirai, quelque jour, ce plaisir, et je dirai aussi tout ce que les fleurs contiennent non seulement de rêve, de beauté, mais d'excitation intellectuelle et d'éducation artistique - quel plaisir de rassembler, en un jardin, tous ces êtres de miracle et de leur donner la terre qu'ils aiment, l'air dont se vivifient leurs délicats organes, l'abri dont ils ont besoin, et de les laisser se développer librement, s'épanouir selon leur fantaisie admirable et dans la norme de leur bonté ; car les fleurs sont bonnes et généreuses pour qui sait les chérir….

vendredi 10 janvier 2014

Jean Bachès, génial faussaire… de timbres et son livre "Mail - Art"

Je ne parle pas souvent de livres sans rapport avec la technologie ou le management mais là c'est un coup de coeur:  Jean Bachès a passé sa vie à dessiner ses propres timbres et chaque fois qu'il en terminait un il le collait sur une enveloppe qu'il s'adressait pour qu'il soit oblitéré le jour de sa création ! Jean Bachès , alias King Graffiti, est non seulement un faussaire de génie mais un artiste car ses timbres, souvent basés sur un fait d'actualité, sont de très belles créations et mériteraient sans doute d'être plus connus. Le beau livre qui rassemble 350 de ces faux timbres oblitérés s'appelle "Mail-Art", publié par son lyonnais de fils Stéphane Bachès: voir le site. Du fait de sources d'inspiration de son auteur, il devient une sorte de catalogue en images de l'actualité de la fin du 20e siècle. Collector !