jeudi 27 mars 2014

Les chiffres du monde numérique : 40 zettaoctets et autres babioles

Je cite Nat Maple, vice-président et directeur général, Global Consumer Business, Acronis:
"IDC estime que la taille du monde numérique atteindra 40 zettaoctets (Zo) d'ici 2020, soit 50 fois plus que sa taille au début de l'année 2010. Plus de 250 milliards de photos ont d'ores et deja été téléchargées sur Facebook. En moyenne, 350 millions de photos y sont chargées par jour, soit plus qu'il n'y a d'habitants aux États-Unis. Les utilisateurs d'Instagram y postent 35 millions de selfies par jour, soit plus de 400 par seconde. Sur Twitter, plus de 400 millions de tweets sont envoyés par jour, alors qu'en moyenne un livre compte 64 000 mots. Si chaque tweet comportait un seul mot (en réalité ils comportent en moyenne 28 caractères, soit plus qu'un mot normal), cela représenterait l'équivalent de 6 250 romans par jour." 
Ca vous fait quel effet tous ces chiffres?
Moi, rien.
Ou plutôt si: tout ça, c'est trop...

mercredi 26 mars 2014

La mode du selfie, terrifiant symbole d'internet

Mon selfie le plus récent, si si.
Le selfie c'est son autoportrait photo à tout moment et tout le monde s'y adonne, même les Clinton ! Comme si on n'avait rien de mieux à faire que de se prendre en photo à tout bout de champ. Il y a même un, un Anglais évidemment, qui a tenté de se suicider parce qu'il n'était pas content des selfies qu'il prenait par centaines tous les jours depuis l'âge de 15 ans.  La meilleure appli du moment, sur Android et IOS, c'est celle qui vous permet d'embellir en deux clics votre selfie. Non seulement on s'emmerde tellement qu'on se prend en photo mais en plus toutes les images sont truquées pour vous faire paraître plus beau que vous n'êtes en réalité. Pour moi, le selfie, c'est le symbole d'internet, le nombrilisme poussé à l'extrême, l'extrême solitude qui fait qu'on se regarde soi-même au milieu de la foule. Un peu comme ce gars qui, au lieu de regarder ce qui se passe autour de lui, se prend en photo tous les jours à 9h09, depuis septembre 2002, bien avant qu'on invente le mot selfie. Internet n'est définitivement plus un moyen de communiquer mais simplement un moyen de se mettre en avant. Chacun pousse son égotisme. C'est le syndrome de Narcisse ou de la reine dans Blanche-Neige et, rappelez-vous, ça finit mal !

mercredi 19 mars 2014

Spritz, pour lire deux fois plus vite

La démo ci-dessus n'est qu'une image gif mais elle donne une bonne idée de Spritz: on lit des mots qui défilent l'un après l'autre, à une vitesse qui peut aller très loin, par exemple 1000 mots/minute. Et chaque mot est centré sur son point de reconnaissance optimale (optimal recognition point ou ORP).
Le produit, annoncé au MWC 2014 (Mobile World Congress) de Barcelone sera dispo sur toutes les plateformes. Tout le débat qui se répand sur le net en ce moment est de savoir si cette lecture fait mal aux yeux et à la tête, ou bien si on comprend moins bien le sens de ce qu'on lit, etc. Moi, ça m'amuse pour l'instant, je vais essayer d'avoir une démo plus complète...

Le syndrome de Vasco de Gama ou l'illusion de savoir

Quand Vasco de Gama découvre les Indes en 1498, il décrit un temple hindou comme si c'était une église chrétienne, car il ne peut imaginer qu'il s'agisse d'une autre religion! Cette erreur incroyable d'un des plus grands explorateurs de tous les temps forme le début saisissant de ce petit traité sur l'innovation de Miguel Aubouy Le syndrome de Vasco de Gama.
L'auteur, à la fois scientifique et poète, et éditeur (Editions Nullius in Verba) poursuit avec cet opuscule sa publication régulière de petits livres jaunes sur l'innovation, dont j'ai déjà parlé ici.
Et la lecture en est toujours aussi plaisante : l'ouvrage fourmille d'anecdotes et de circonvolutions pour nous aider à comprendre un peu mieux ce qu'est l'esprit de découverte et d'innovation.
J'adore notamment toutes les citations qu'il utilise, comme celle-ci de René Char "La vérité est la moins saisissable des réalités". Ou encore Thomas Samuel Kuhn, philosophe des sciences : "Tout se passe comme si nous ne retenions des signaux qui nous parviennent de l'environnent que ceux qui sont à la fois conformes à nos connaissances, étayent nos convictions, justifient nos actions, rencontrent nos rêves et nos imaginaires." Ou encore, la plus belle, de Saint Augustin: "Qu'est-ce qu'un homme? Des yeux et des fantômes".
Et Miguel Aubouy termine sa démonstration éclatante avec, forcément, une citation de poète: "N'apprends qu'avec réserves. Toute une vie ne suffit pas pour désapprendre ce que naïf, soumis, tu t'es laissé mettre dans la tête - innocent ! -, sans songer aux conséquences." (Henri Michaux).
L'auteur conclut et cela résume bien sa pensée: "Le principal obstacle à la découverte de la Terre n'a pas été l'ignorance mais l'illusion de savoir…"

mardi 18 mars 2014

Michaux, Henri

N'apprends qu'avec réserves. Toute une vie ne suffit pas pour désapprendre ce que naïf, soumis, tu t'es laissé mettre dans la tête - innocent ! -, sans songer aux conséquences.
Henri Michaux, in Poteaux d'Angle, cité par Miguel Aubouy, in Le syndrome de Vaso de Gama

Picasso, Pablo

Une femme qui assistait un vernissage d'une exposition de Picasso s'adressa au maître à propos d'un portrait qu'il avait fait de sa compagne: "Mais ce n'est pas du tout ressemblant ! " dit-elle, perplexe. Alors Picasso eut cette réplique: "Attendez encore quelques années et vous verrez. ce portrait finira par lui ressembler."
Pablo Picasso, cité par Miguel Aubouy in Le syndrome de Vasco de Gama, ed. Nullius In Verba

Clare (John) : To DeWint

DeWint I would not flatter, nor would I
Pretend to critic-skill in this thy art
Yet in thy landscape I can well descry
The breathing hues an nature counterpart
No painted peaks, no wild romantic sky
No rocks no mountains as the rich sublime
Hath made thee famous but the sunny truth
Of nature that doth mark thee for all time
Found on our level pastures - spots forsooth
Where common skill sees nothing deemed divine
Yet here a worshipper was found in thee
Where thy young pencil worked such rich surprise
That rushy flats be fringed with willow tree
Rivalled the beauties of Italian skies
John Clare (1793-1864), To DeWint, published as part of The Rural Muse' Collection in 1835

Braque, Georges

Le tableau est terminé quand il a effacé l'idée.
Georges Braque

Tynianov, Iouri Nikolaïevitch

L'intention de l'auteur n'est que le ferment de l'oeuvre.
Iouri Nikolaïevitch Tynianov, cité par Miguel Aubouy in Le syndrome de Vaso de Gama, ed. Nullius In Verba

Kuhn, Thomas Samuel

Tout se passe comme si nous ne retenions des signaux qui nous parviennent de l'environnent que ceux qui sont à la fois conformes à nos connaissances, étayent nos convictions, justifient nos actions, rencontrent nos rêves et nos imaginaires.
Thomas Samuel Kuhn, philosophe des sciences, cité par Miguel Aubouy in Le syndrome de Vasco de Gama, éd. Nullius In Verba

Char, René

Il semble que ce soit le ciel qui ait le dernier mot. Mais il le prononce à voix si basse que nul ne l’entend jamais.
René Char, in La parole en archipel

Char, René

La réalité est la moins saisissable des vérités.
René Char, in Recherche de la base et du sommet

Giacometti, Alberto

Les gens ne regardent pas, ils pensent.
Alberto Giacometti, s'étonnant des commentaires que l'on faisait de ses oeuvres, cité par Miguel Aubouy dans Le syndrome de Vasco de Gama, éditions Nullius in Verba

Aubouy, Miguel

Le syndrome de Vasco de Gama, je le décris ainsi: en face de quelque chose qui est trop profondément nouveau, tellement nouveau qu'il est impensé, nous sommes temporairement aveugles.
Miguel Aubouy, à propos de Vasco de Gama qui arrivant aux Indes en 1498 décrit un temple hindou comme si c'était une église chrétienne, dans Le syndrome de Vasco de Gama, éditions Nullius in Verba

Saint Augustin

Qu'est ce qu'un homme? Des yeux et des fantômes.
Saint Augustin, cité par Miguel Aubouy, dans Le syndrome de Vasco de Gama, éditions Nullius In Verba

Horace

Nullus addictus judicare in verba magistri: que nul ne défère à la parole d'un maître.
Autrement dit, n'acceptez aucun argument d'autorité.
Horace, expliqué par Miguel Aubouy, éditeur des Editions Nullius un Verba

mercredi 12 mars 2014

OK, Glass ! la nouvelle interjection à la mode

"OK, Glass" ! est en train de devenir l'expression buzz, hype et up pour dire: "Vas-y , fais ce que je te demande !" C'est bien sûr, vous l'avez deviné, ce que vous devez dire à vos lunettes Google pour qu'elles exécutent un ordre informatique comme de lire un email ou de consulter une page web. Le tout s'affiche dans cette petite loupe devant votre oeil droit qui vous faire croire à un bel écran devant vous. On doit quand même avoir mal à la tête au bout d'un moment avec cette prothèse oculaire.
OK, Glass! devient aussi le symbole du gadget high-tech hyper-branché dont tout le monde doit être équipé même si on se demande encore à quoi il sert, à part de vous libérer les mains. Comme çà on peut se curer le nez discrètement, par exemple.
OK, Glass ! c'est ce que dit, parait-il le chirurgien juste avant d'opérer quand il a lu toutes les informations médicales dont il avait besoin. S'il s'est trompé de patient, par contre, je ne sais pas si les lunettes le lui diront.  Ou encore ce que va bientôt dire le client de la Caisse d'Epargne pour effectuer un virement sur son compte, en priant pour que tout fonctionne.
Donc, ne loupez pas le coche, foncez acheter ces lunettes, je ne sais pas où et je ne sais pas pour quel usage, ni à quel prix, mais foncez. Ok, Glass ?
source image

dimanche 2 mars 2014

Vidéo / Jean-Michel Besnier: "L'homme simplifié" ou le syndrome de la touche étoile


Les technologies nous obligent à des comportements stéréotypés, symbolisés par la touche étoile du clavier, explique le philosophe Jean-Michel Besnier, auteur du livre « L’homme simplifié » (Fayard). D’où ce paradoxe de l’homme moderne, certes augmenté par les technologies qui développent certaines de ses capacités mais pas celles de l’essence humaine comme l’esthétique ou l’humour. Il devient une mécanique absurde qui ne pourra jamais concurrencer les machines. Même dans une société rendue plus confortable par les technologies, il faut continuer de privilégier la réflexion et l’intériorité propres à l’homme. D’où le conseil du philosophe aux concepteurs de machines : savoir distinguer le signal, qui est un simple indicateur de comportement, du signe qui seul permet l’échange. L’idéal : réaliser des machines à conversation…

Les technologies nous obligent à des comportements stéréotypés, symbolisés par la touche étoile du clavier, explique le philosophe Jean-Michel Besnier, auteur du livre « L’homme simplifié » (Fayard). D’où ce paradoxe de l’homme moderne, certes augmenté par les technologies qui développent certaines de ses capacités mais pas celles de l’essence humaine comme l’esthétique ou l’humour. Il devient une mécanique absurde qui ne pourra jamais concurrencer les machines. Même dans une société rendue plus confortable par les technologies, il faut continuer de privilégier la réflexion et l’intériorité propres à l’homme. D’où le conseil du philosophe aux concepteurs de machines : savoir distinguer le signal, qui est un simple indicateur de comportement, du signe qui seul permet l’échange. L’idéal : réaliser des machines à conversation… Une interview signée Luc Fayard, pour MyDSI-Tv. Mise à jour: MyD-Business Tv