vendredi 29 mai 2015

Il était une fois Dictateur Gafa : Histoire du Monde Moderne pour les Nuls

Dans le ciel, règne Dieu. Sur terre, règnent les Monarques. Entre les deux, dans le Cyberespace, règne Dictateur Gafa, fruit bâtard de grandes familles tour à tour alliées et ennemies. Chacune protège son territoire et convoite celui des autres, comme dans Game of Thrones : Google, à qui on est obligé de poser une question par jour ; Amazon, à qui on est obligé d’acheter un produit par jour ; Facebook, à qui on est obligé d’envoyer un message par jour; et enfin Apple, qui n’oblige à rien mais qui voudrait bien.
Autour de ces quatre grandes familles, existent de nombreux clans plus petits, mais tout aussi sanguinaires et amateurs d'or. Chacun aimerait bien être vizir à la place du vizir. Malgré quelques sursauts de rébellion parfois couronnés de succès, ils sont plutôt en perte de vitesse et cherchent de nouvelles alliances: Microsoft, Yahoo, YouTube, Twitter, eBay, Paypal…

samedi 23 mai 2015

24 heures sans Facebook et toujours vivant

Photos extraites de mon compte Facebook et montées par la fonction automatique Montage de Picasa
Cela fait 24 heures que Facebook a verrouillé mon compte et je suis toujours vivant. Ma cyberactivité se concentre maintenant sur Twitter que j'avais un peu négligé ces derniers temps et que je trouve finalement formidable.
Mon seul regret, c'est d'avoir perdu du contenu sympa: je me servais aussi de FB un peu comme des archives personnelles en re-postant sur ma page tout ce qui m'intéressait chez mes amis FB: comment nouer son lacet correctement (si-si je vous jure on le fait tous mal, c'st incroyable parce qu'une fois que vous avez compris, plus jamais vos lacets ne se dénouereont!), l'homme qui vole, des images incroyables de l'univers etc. Et je me disais: un jour je regarderais tout cela et j'en ferais quelque chose, un bouquin, un film...
Sur Twitter l'exercice des 140 caractères (120 en fait car il faut laisser un peu de place pour le lien URL si vous en avez un) est très salutaire et me rappelle un de mes auteurs favoris, Félix Fénéon, dont j'ai plusieurs fois parlé ici, spécialiste du fait divers en 3 lignes.:
Tenez, je ne vous gênerai plus! a dit M. Sormet, de Vincennes, à sa femme et à l'amant de celle-ci, et il se brûla la cervelle.
127 caractères ! Qui dit mieux ?

Suivez-moi tous sur Twitter et laissez tomber Facebook

Comme Facebook a verrouillé mon compte sans aucune explication et cela depuis plus d'une demi-journée, je transfère toutes mes cyber activités sur mon blog ici présent et surtout sur mon compte twitter @LucFayard https://twitter.com/LucFayard . Venez tous me suivre sur Twitter !

vendredi 22 mai 2015

La scène la plus émouvante du cinéma: pleurez avec moi, ça fait du bien

Voici 3 mn exceptionnelles de cinéma, la scène qui m'a le plus bouleversé depuis longtemps: la chanson finale du film Saya Zamurai (2012), de Hitoshi Matsumoto. Un film drôle et poignant. Dans cette scène, un moine lit le testament d'un père à sa fille, qui l'écoute. Le père, Kanjuro Nomi,  était un pauvre samouraï sans sabre, rejeté de tous, prisonnier d'un empereur qui le condamne au seppuku (auto-éventration rituelle), sauf s'il arrive à faire rire son fils déprimé. Alors, chaque jour, aidé par sa fille Tae qui le secoue et l'engueule, le pauvre vieux samouraï invente des spectacles ridicules et drôles. Tout le village rit... Sauf le prince. Alors chaque soir, tombe la sentence terrible: "Le seppuku reste prononcé!". Le village réclame sa grâce mais le vieux samouraï tient à son honneur et il finira par se faire harakiri dans la plus pure tradition: il s'éventre puis se fait décapiter par un autre samouraï, devant sa fille Tae, effondrée mais consciente du rite. Tae ensuite sort du village et tombe sur le moine au bord de la rivière. Et voici cette scène fabuleuse du testament:  d'abord parlé, puis psalmodié, puis chanté. Et, là, on pleure... J''espère que mon extrait sera admis comme un droit de citation car j'y ai passé de longues heures, je l'ai remonté moi-même et j'ai mis de gros sous-titres pour qu'on puisse lire le texte, qui est fabuleux. Cadeau pour mes amis.

Facebook m'a déconnecté ! Allo la hot-line? Y'a pas ! Facebook, le Net Imperator, le plus grand site web du monde, n'a pas de service client


J'ai du trop faire joujou avec trop d'appareils en même temps, utiliser trop de navigateurs différents dont un, mon smartphone, me localisait systématiquement à Cotonou (Bénin), je ne sais pas pourquoi, trop changer mes mots de passe dont je ne me souviens jamais parce que j'ai pris l'option la plus con, la même chaîne de caractères dont j'alterne les majuscules et les minuscules au petit bonheur, la chance histoire de tromper l'adversaire, ou encore trop cliquer sur de jolis minois qui voulaient absolument devenir mes amies...  Bref, au bout d'un moment, évidemment, je ne sais plus où j'en suis, Facebook non plus et crac, la sanction, horrible, frustrante, vexante, du Net Imperator: moi le power user, le dinosaure du bit, l'homme qui a découvert la première souris d'ordinateur en mai 1981 au National Computer Conference d'Anaheim (Californie), moi débranché par la censure comme un vulgum pecus ! Quelle horreur!

mardi 19 mai 2015

Breton (André) : C'est aussi le bagne


C'est aussi le bagne avec ses brèches blondes comme un livre sur les genoux d'une jeune fille
Tantôt il est fermé et crève de peine future sur les remous d'une mer à pic
Un long silence a suivi ces meurtres
L'argent se dessèche sur les rochers
Puis sous une apparence de beauté ou de raison contre toute apparence aussi
Et les deux mains dans une seule palme
On voit le soir
Tomber collier de perle des monts
Sur l'esprit de ces peuplades tachetées règne un amour si plaintif
Que les devins se prennent à ricaner bien haut sur les ponts de fer
Les petites statues se donnent la main à travers la ville
C'est la Nouvelle Quelque Chose travaillée au socle et à l'archet de l'arche
L'air est taille comme un diamant
Pour les peignes de l'immense vierge en proie à des vertiges d'essence alcoolique ou florale
La douce cataracte gronde de parfums sur les travaux
André BRETON. (Extrait de « LE VOLUBILIS ET JE SAIS L'HYPOTÉNUSE », pour paraître aux éditions Dalmau, Portaferrissa 18, Barcelone. - Tirage limité à cinq exemplaires.).
extrait de LITTERATURE NOUVELLE SÉRIE : N° 7. 1er Décembre 1922. DIRECTEUR : ANDRÉ BRETON. Rédaction : 42, rue Fontaine, PARIS (IXe). Administration : LIBRAIRIE GALLIMARD, 15, boulevard Raspail, PARIS. cité par http://melusine-surrealisme.fr/site/Litterature/litt_NS_7-8.htm

mercredi 13 mai 2015

dimanche 10 mai 2015

Saya Zamurai: Chanson finale du film

Ai-je été un vrai samouraï ?
Es tu fière de moi ?
As-tu honte de moi ?
Ne me déteste-tu pas ?
Ai-je été un vrai samouraï ?
Je suis mort mon enfant
Mais ne te fais pas de soucis
Car enfin à présent ta mère et moi sommes réunis
Je ne sais si tu le prends comme une chance ou un malheur
Mais ce qui lie les parents à leurs enfants jamais ne meurt
Et c’est peut-être comme ça
Que tout commence
C’est peut-être comme ça
Que ce lien devient éternel
Et si je viens à te manquer
Rencontre quelqu’un à aimer
Donne lui tout ton amour
Et tu me retrouveras un jour
Il tourne, il tourne
Le monde ne cesse de tourner
De même qu’un jour
Tu es née mon enfant
Il tourne, il tourne
Le monde ne cesse de tourner
Un jour je renaîtrai
A travers ton enfant
Il tourne, il tourne
Le monde ne cesse de tourner
Il n’y a rien d’autre que cela
Mais cela est tout
Il tourne, il tourne
Le monde ne cesse de tourner
Il n’y a rien d’autre que cela
Mais cela est tout.
Saya Zamurai, de Hitoshi Matsumoto avec Takaaki Nomi, Sea Kumada. 2011.

samedi 9 mai 2015

Sully-Prudhomme (René-François) : Le vase brisé

Le vase où meurt cette verveine
D'un coup d'éventail fut fêlé ;
Le coup dut effleurer à peine :
Aucun bruit ne l'a révélé.

Mais la légère meurtrissure,
Mordant le cristal chaque jour,
D'une marche invisible et sûre
En a fait lentement le tour.

Son eau fraîche a fui goutte à goutte,
Le suc des fleurs s'est épuisé ;
Personne encore ne s'en doute ;
N'y touchez pas, il est brisé.

Souvent aussi la main qu'on aime,
Effleurant le coeur, le meurtrit ;
Puis le coeur se fend de lui-même,
La fleur de son amour périt ;

Toujours intact aux yeux du monde,
Il sent croître et pleurer tout bas
Sa blessure fine et profonde ;
Il est brisé, n'y touchez pas.

René-François Sully-Prudhomme. Le poème préféré de ma mère comme de beaucoup de jeunes filles de l'après-guerre...

samedi 2 mai 2015

Hugo, Victor (plagiat d'un inconnu)

Les invisibles, ce sont les morts, pas les absents.
D'après Victor Hugo :" Les morts sont les invisibles, mais ne sont pas les absents."