mercredi 22 juin 2005

On a retrouvé Piano Man!

Pianoman« L'immensité, c'est le commencement de l'infini. »
Léocadie Fenouillard, contemplant la mer pour la première fois, à
Saint-Malo.
Remarque de Lucien retrouvée dans une note en marge de son
manuscrit : « ce qui est vrai pour la mer, l’est aussi pour la
connerie. »


[CHRONIQUE « LA MAUVAISE HUMEUR DE LUCIEN » PUBLIEE DANS UN PROCHAIN MAGAZINE]

« Je sais, c’est facile de râler, on se range peinard du bon côté de la barrière, celui du public qui juge le spectacle.
Eh bien non, justement, ce n’est pas mon cas ! J’ai les deux casquettes, moi : observateur des technologies, je plonge dedans jusqu’au cou et j’aime çà, forcément, je ne suis quand même pas maso ; mais, utilisateur, je passe mon temps à fulminer, ça me donne des ulcères et de l’asthme.
Florilège, rien que ces derniers jours. Je monte sur ma moto top moumoute, la radio se met en marche, je ne lui a rien demandé ; en plus, elle refuse de s’éteindre quand j’appuie sur le bouton. Et tout çà volume à fond, au milieu de gens éberlués qui finissent par me regarder d’un sale œil. Il faut que je démarre et que j’arrête le moteur plusieurs fois pour que la radio accepte de se taire.
J’arrive au parking du bureau, je stoppe en équilibre instable dans la descente abrupte de la rampe, je passe mon badge devant l’œil impassible du portier électronique, je fonce sur la barrière : elle ne s’ouvre pas évidemment. Je fulmine. Y’a plus qu’à poser la moto un peu plus loin, remonter à pied vers le portier, l’injurier, il s’en fout, repasser le badge et là, ça marche, on se demande pourquoi.




Au bureau, mon PDA décide tout d’un coup de ne plus reconnaître mon
stylet : j’ai beau appuyer sur l’écran, il ne passe rien. Je fulmine.
Après 10 reset infructueux, je me décide au reset total et j’en ai pour
30 mn à tout resynchroniser.
Quand j’ai fini, j’emporte mon PC portable, j’ai un avion à prendre. Il
sera en retard évidemment. Mais çà, hé hé, pas fou, je m’y attendais.
Pas de problème : un peu de wifi dans l’aéroport ? Oui, mais plus de
batterie, à cause de la synchronisation pendant laquelle j’ai oublié de
brancher mon PC. Je trouve un barman aimable, il y en a, qui me prête
une prise. Je me branche sur le wifi d’Orly : ça marche, incroyable !
Oui, mais c’est 6 euros la demi-heure…. C’est un bon business, les
télécoms, y’a pas à dire.
En réunion, on me demande : un petit coup de Bluetooh pour s’échanger
nos infos ? Pas de problème, j’ai le PC portable dernier cri de chez Undel (excusez-moi, je suis enrhumé). Oui mais sur ce modèle-là, le Bluetooh ne marche pas et comme
il est intégré à la carte mère, vous avez deviné, il faut changer la
carte mère. Immobilisation : 1 journée au minimum.
Allez, c’est pas grave, on appelle les clients et on se fait une petite
conférence à trois : il suffit de composer le numéro, et d’appuyer sur
la touche étoile… Oui, mais sur mon téléphone, il faut appuyer deux
fois sur la touche étoile, c’est un bug connu. Moi, je ne le savais
pas, j’ai loupé ma conférence.
Le journée se termine, je suis épuisé. Je rentre chez moi. Dans la
descente abrupte du parking, je passe mon badge devant le portier
électronique… »



[NDLR : cette chronique, écrite en avril dernier, est restée inachevée;
nous n’avons plus de nouvelles de Lucien, si vous le rencontrez, il va
souvent en Angleterre jouer du piano…] (*)



(*) Dépêche AFP du 1er juin : « En Grande-Bretagne, les enquêteurs
chargés d'établir l'identité d'un pianiste amnésique découvert au début
du mois d'avril dans une ville côtière de l'île de Sheppey, ont repris
leurs recherches. L'identité de l'homme que les médias ont baptisé «
Piano Man » demeure un mystère. »

2 commentaires:

  1. Super, je savais qu'il devait y avoir plus nase que moi dans la technosphère, plus branché à mort, pas de recul, en prise direct sur l'actualité, une envie féroce de tout savoir sur tout. Libre au point de rouler en moto, aliéné au point de ne pas supporter que le truc-bidule refuse de s'arrêter ou de s'enclencher quand on appuie sur le bouton. Avec l'info qui arrive en intraveineuse et la certitude que tout cela c'est de la connerie, du superficiel, que ce que qui compte c'est d'atteindre une sorte d'ataraxie tout en rejoignant le nirvana du techno bizz. C'est quoi déjà le numéro qui permet d'attteindre cette putain d'ataraxie? Il y a beau avoir un bug avec la touche étoile, on va y arriver. Non? zut, encore foiré. Et jai toujours pas eu le temps de lire cet article sur les dinosaures! C'est important les dinausaures, c'est comme ce pianiste amnésique, vachement important. C'est qui ce mec, merde, on veut savoir! D'où qu'il sort, un polonais? c'est bizarre, Vous trouvez pas?
    Et il se passe quoi au fait dans la vallée? Ca fait longtemps qu'on a pas lu des nouvelles de la vallée, il fout quoi Gassée au juste? Il est plus à Libé?

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  2. joel: Gassée, mon Dieu!... Quand il était aux States chez Apple, il revenait à Paris uniquement pour se faire une bonne bouffe chez son copain Ducasse à Lucas Carton et il convoquait quelques journalistes histoire de faire passer ça en note de frais, façon conférence de presse... je me souviens de la gueule effarée de certains d'entre eux se rendant compte du subterfuge... moi pendant ce temps-là je me tapais la cloche avec Gassée et on rigolait bien en se racontant nos petites histoires...

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