samedi 10 juillet 2010

Conduire le changement: de l'incantation à l'adhésion

J'ai toujours trouvé que les livres de management contenaient davantage d'incantations magiques que de vraies réflexions humaines : "Soyez comme ceci!",  "Faites comme cela!", etc.  Parfois, ils relèvent même de ce que les psy appellent la double contrainte: "Soyez naturels!"
Celui-ci , par Christophe Faurie, ne déroge pas à la règle: Conduire le changement : Transformer les organisations sans bouleverser les hommes (Éditions L'Harmattan)
Mais il a un grand mérite, c'est que ses formules incantatoires à lui s'appliquent à l'entreprise et pas à l'homme et je trouve cela très judicieux.
Car comme disait le journaliste Mark Twain (pour une fois que des journalistes font des bons mots! - j'ai le droit de dire cela parce que je suis journaliste!  :lol: ) : "Je suis pour le progrès, ce que je n'aime pas, c'est le changement!" Et Christophe Faurie a bien compris qu'il est plus facile de modifier les organisations que les hommes. C'est même une vraie spécialité de consultant, on peut y mettre toute la technocratie et la méthode qu'on veut, on ne vous en voudra pas puisque vous ne touchez pas les hommes!
Comment ceux-ci vont-ils adhérer et pourquoi, ça, c'est une autre paire de manche. Quand je vois le profond désarroi dans lequel se trouvent les équipes d'hommes et femmes au travail aujourd'hui dans les entreprises, dans le monde entier, partout où s'imposent les lois financières de la globalisation, je ne suis pas certain d'être très optimiste sur le sujet. Et je peux affirmer qu'au bout de 30 ans de journalisme dans l'économie et la technologie , je compte sur les doigts de la main les managers d'entreprise qui m'ont donné l'impression d'être investis d'une vraie responsabilité humaine. Beaucoup se contentent d'exécuter cyniquement les consignes et de gérer leur carrière. Je garde l'espoir qu'une nouvelle génération de managers, nourris du dialogue et de l'échange favorisés par les outils collaboratifs de type web 2.0 pourront entraînerleurs collaborateurs avec eux  sur des projets tout aussi ambitieux qu'aujourd'hui sur le plan économique et financier mais simplement plus humains. "Il n'est de force ni de richesse que d'hommes" disait l'économiste Jean Bodin. C'était au 16e siècle et son autre spécialité était l'étude des démons, c'est vous dire!...

Anecdote issue du livre: Dans l'histoire de la guerre, on connait plein de façons d'ajuster son tir pour ne pas louper sa cible. Mais connaissez-vous le "tir au journal"? C'était pendant la Grande Guerre, on tirait au canon souvent à l'aveuglette. Puis, le lendemain, on attendait la lecture des journaux ennemis pour savoir où étaient tombés les obus et pouvoir rectifier le tir à la prochaine salve!...

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