Peut-on lire confortablement du texte sur un iPhone? La réponse est oui (ci-contre un poème de Lucien Toscane). Les puristes (souvent les vendeurs de bidules) vous diront que cela n'a rien a voir avec un vrai eReader, un lecteur de eBooks comme le Sony machin qui n'a pas de rétro-éclairage, donc ne dépense pas d'énergie quand la page est affichée, ce qui lui permet d'annoncer une autonomie de 8 000 pages!
N'empêche, on lit très bien sur un iPhone... A condition de pouvoir y transférer l'eBook et c'est là que les ennuis commencent.
Car aussi bizarre et paradoxal que cela puisse paraître, au moment où le monde de la musique a enfin compris - au bout de 10 ans de bêtises - qu'il fallait supprimer les DRM (protections de droits numériques), les éditeurs de livres et leurs distributeurs, eux, veulent au contraire les maintenir, voire les développer!
Résultat: j'achète Le réveil du Samouraï : Culture et stratégie japonaises dans la société de la connaissance de Pierre Fayard (rien à voir avec moi) chez Dunod via Numilog.com au format epub en me disant: chic, je vais le lire sur mon iPhone avec le lecteur prévu pour ça (Stanza). Eh bien non , je ne peux pas! Ainsi en a décidé Dunod et ainsi l'a accepté Numilog (qui je le précise s'est empressé de me rembourser, merci, dès que je leur ai fait part de mon mécontentement).
Je ne citerai pas le PDG de Numilog qui a pris la peine de me répondre - merci une nouvelle fois - mais en gros ce sont toujours les mêmes arguments: il faut défendre les auteurs et la création, et d'ailleurs 95% des acheteurs de ebooks sont d'accord avec les DRM, etc. C'est pourtant moins bien que le Loto où 100% des gagnants ont tenté leur chance!
Le débat est pourtant ultra-simple: moi, en tant que citoyen, responsable et autonome, je ne veux pas que ce soit un auteur ni un éditeur (de livres ou de logiciels) ni un distributeur qui décide de ce que je peux faire avec le produit que j'ai acheté. Un point c'est tout. Quand j'achète un livre (papier) en librairie (eh oui, ça m'arrive encore!) , le libraire ne me dit pas combien de fois j'ai droit de le lire, à combien de personnes j'ai droit de le prêter, ni le nombre de photocopies que je peux en faire. Là, avec cet ebook, on me donne généreusement le droit de lire mon livre sur 6 ordinateurs "autorisés": eh oui, 6 pas 7! Et pour pouvoir le lire sur iPhone, il faudra attendre qu'Adobe (qui détient, allez savoir pourquoi, les clés des DRM sur le sujet) ait décidé que ce soit possible. On marche sur la tête!
La technologie aveugle les esprits et certains fabricants s'imaginent qu'elle crée un univers différent où ils se croient tout permis, c'est fou! Ils n'ont pas compris que le monde avait changé et que le succès d'un produit ou d'une technologie ne se décide plus chez eux. Il n'y a pas plus d'exception culturelle dans l'ebook qu'ailleurs, quoiqu'en pensent les élites. Dans la lecture comme dans la musique, le logiciel, ou n'importe quel produit numérique, les gens achèteront le format le plus simple, le moins cher, le plus universel et donnant accès au plus grand catalogue de contenu, un point c'est tout. A la moindre contrariété, par exemple un fantasme de fabricant qui ne sait compter que jusqu'à 6, ils iront voir ailleurs.
A bon entendeur...
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