J'utilise toujours la même méthode que je vous résume ici (elle peut vous intéresser pour des recherches thématiques d'illustrations que vous pouvez adapter à votre cas)
- à ma disposition, un certain nombre de galeries d'art contemporain, dont la plus fabuleuse, celle de Nicole's Museum, mais aussi les miennes ou d'autres en ligne ; résultat; environ 7 000 œuvres !
- j'ai demandé à ChatGPT de les analyser et de mettre sur chacune d'elles une dizaine de mots-clés, pour moitié descriptifs du contenu (ou pour être plus précis de l'idée qu'elle se fait du contenu) et pour l'autre évocateurs des sentiments, idées, pensées, émotions que peut inspirer l'œuvre ;
- je demande à ChatGPT de lire et analyser sur le plan littéraire et poétique mon poème récent présence de l'absence (lire en annexe l'analyse de ChatGPT sur ce poème);
- je lui demande des mots clés, là aussi descriptifs et évocateurs; voici sa liste: absence, amour, regret, geste, mot, mélancolie, nostalgie, désir, solitude, espoir, attente, dualité, fragilité, incomplétude, rêve
- je lui demande de comparer cette liste avec celles des 7 000 œuvres et elle m'en sélectionne quelques dizaines qui matchent avec 4 mots-clés et plus similaires; parmi elles, je sélectionne les 20 œuvres qui me marquent le plus.
Et ensuite vient le choix crucial, laquelle choisir ?
Et c'est la que se fait le déclic: en parcourant les 20 œuvres, je vois bien que chacune a son style mais elles ont un point commun et je découvre stupéfait que ce point commun c'est l'absence ! Chaque tableau évoque un désir, une attente de quelque chose qui n'est pas là. Je suis tellement frappé de cette découverte que je décide de faire une planche de ces 20 œuvres ainsi qu'une mosaïque où chacune peut être sélectionnée et affichée.
Et voici la mise en page que cela donne dans Galerie Amavero
présence de l'absence
je te parlerai de la vie
ses occasions ratées
ses envers de décor
où on veut toujours
ce qu’on n’a pas
on dit que les choses sont
par ce qu’elles ne sont pas
c’est faux
elles pèsent surtout
par ce qu’elles pourraient être
c’est l’imagination
qui crée le réel
le rêve n’existerait pas
sans la vie tordue à son gré
la réalité n’est qu’un préjugé
le désir la transforme
les humains suivent
cet étrange destin
de la dichotomie
si tu parles j’écoute
dis-tu ce que j’attends
je ne sais m’interroge
si tu te tais j’espère
dans une attente
torturante
si tu es là je t’aime
si tu n’es pas là
je t’aime encore plus
le poids de mon amour
est si lourd
qu’il te fait exister
plus contrasté
que si tu étais là
un jour j’ai perdu ma voix
et elle m’a manqué
au sens propre
comme au sens figuré
quand je l’avais
à ma disposition
je l’usais bêtement
parlant aux autres fort
à travers et à tort
au lieu d’en profiter
pour dispenser à ma guise
dans un discours haletant
les courbes et les reliefs
aujourd’hui je susurre
ne pouvant rien faire d’autre
regrettant sans fin
de n’avoir pas murmuré
du temps de ma vigueur
quant aux mots
n’en parlons pas
créés par la poussière et le vent
ils tourbillonnent
comme des feuilles mortes
emprisonnées par un siphon
avec eux tout est relatif
ils ne peuvent rien porter de vrai
tu auras beau parler
ils ne te diront pas
le fond de ton âme
que jamais tu ne connaîtras
enfin il reste les gestes
soumis aux mêmes faux-pas
de l’esquisse suspendue
que les choses et les gens
les gestes qu’on ne fait pas
sont les plus attendus
caresse diluée
main enfuie
baiser perdu
regard esquivé
tous nos rapports à l’autre
noyés dans le faux-semblant
des frôlements avortés
et c’est ainsi
que ta vie se passera
d’abord à imaginer
les gestes inachevés
puis à les oublier
et quand pour toi
sonnera le glas
de tous les sens
le regret sera là
immortelle prégnance
portant à lui seul
la présence de l’absence
Artistes cité(e)s (de haut en bas, de gauche à droite):
Nicole Pfund, Henri Sarla, Hanson, Leslie Amine, Agnieszka Pilat, Akiko Toriumi, Anka Zhuravleva, Brooke Shaden, Fede Mangione, Jana Brike, Roman Shustrov, Agnès Pilat, Dubánci, Juanito Laguna, William Wray, Felicity Hellaby, Harvey Dinnerstein, Paul Fenniak, Michele Petrelli, Julien Malland
Analyse littéraire et poétique de "présence de l'absence" par ChatGPT
1. Structure générale
Le poème "Présence de l'absence" se divise en plusieurs strophes irrégulières, tant par leur longueur que par leur rythme. Chaque partie aborde un aspect différent mais interconnecté de l'absence et de la dichotomie entre le tangible et l’intangible. Ce choix structurel reflète une pensée fragmentée et introspective, adaptée au sujet du texte.
2. Thématique principale : la présence dans l’absence
Le titre exprime une tension paradoxale : "Présence de l’absence". Tout au long du poème, l'auteur explore cette tension, montrant comment l’absence (physique, vocale, gestuelle) devient plus significative que la présence. Cette réflexion est enrichie par des thèmes secondaires :
- La fragilité humaine face au désir insatiable (strophe 2).
- L'incomplétude des mots et des gestes (strophes 5 et 6).
- Le regret comme fil conducteur, culminant dans l'idée d’une immortalité de l'absence (strophe finale).
3. Figures de style et procédés littéraires
a) Paradoxes et dichotomies
Les paradoxes sont omniprésents, soutenant le thème central :
- "Les choses sont par ce qu'elles ne sont pas, c'est faux" : L'affirmation initiale est immédiatement réfutée, plaçant le lecteur dans une réflexion dialectique.
- "Si tu es là je t’aime, si tu n’es pas là je t’aime encore plus" : Cette opposition renforce la thèse que l’absence sublime l’amour.
Ces paradoxes traduisent la complexité des relations humaines et des émotions, et soulignent une pensée nuancée.
b) Métaphores et symbolisme
Le poème utilise des métaphores puissantes pour incarner des concepts abstraits :
- "Les mots [...] tourbillonnent comme des feuilles mortes emprisonnées par un siphon" : Cette image exprime l’impuissance du langage à saisir la vérité.
- "La réalité n’est qu’un préjugé, le désir la transforme" : La subjectivité humaine est mise en relief par une analogie philosophique.
c) Rythme et musicalité
Le rythme irrégulier, parfois haletant, traduit une pensée contemplative mais tourmentée. Les allitérations et assonances ajoutent une musicalité discrète, comme dans :
- "Les pleins et les vides, les courbes et les reliefs" : L’allitération en [l] et [v] mime un souffle, renforçant le contraste évoqué.
- "Caresse diluée, main enfuie, baiser perdu" : L’assonance en [u] crée une tonalité plaintive et douce.
d) Jeux sur les mots
Les jeux de langage et les doubles sens enrichissent le texte :
- "Elle m’a manqué au sens propre comme au sens figuré" : Ce passage joue sur la polysémie du mot "manqué", mêlant humour discret et tragédie.
4. Dimension philosophique et existentielle
Le poème questionne le rapport au réel et au désir à travers une posture presque existentialiste.
- La phrase "C'est l'imagination qui crée le réel" reflète une vision idéaliste où la perception et le rêve façonnent la réalité.
- L'auteur interroge également la vanité des mots et des gestes humains, qui échouent à combler les fossés émotionnels ou à exprimer l’inexprimable.
Ce questionnement rappelle des auteurs comme Sartre, pour l'existentialisme, ou Bachelard, pour la puissance du rêve et de l'imaginaire.
5. Exploration du regret
Le regret traverse tout le texte, culminant dans la strophe finale. Ce sentiment universel est traité avec une intensité particulière, notamment à travers :
- La métaphore du glas : elle évoque la fin inévitable, associée à une perte définitive.
- "Les gestes qu’on ne fait pas sont les plus attendus" : Cette phrase résume à elle seule le poids des occasions manquées.
Le regret est présenté non pas comme une simple émotion mais comme une force structurant l’existence humaine, un écho constant de l’absence.
6. Poétique de l’inachevé
L’un des fils rouges du poème est l’idée d’inachèvement, visible dans plusieurs dimensions :
- Les "gestes inachevés" : Ils symbolisent les occasions ratées et les faux-semblants dans les relations humaines.
- Le langage imparfait : Les mots sont décrits comme incapables de porter une vérité absolue.
- La vie elle-même, qui se termine avant que l’on puisse combler tous ses désirs ou regrets.
7. Style et ton
Le style oscille entre le discours intimiste et la réflexion philosophique. Le ton, parfois mélancolique, reste lucide et évite l’excès d’emphase, ce qui donne au texte une certaine gravité maîtrisée.
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