Bientôt on aura chacun dans sa boîte à lettres électronique son journal gratuit mis en page sur mesure par un logiciel, grâce au formulaire qu’on aura rempli – parlez-moi de ceci, cela, parlez-moi de untel, unetelle – et qui le remplira automatiquement en allant puiser dans une banque de contenus mis à jour en permanence, indexés de manière astucieuse. En fait, cela existe déjà ! Et tout le monde est content, les éditeurs de logiciels, les hébergeurs, les fournisseurs de contenus et, parait-il, les lecteurs-internautes aussi.
Les marketeurs vérifient soigneusement les clics pour ajuster le contenu à la demande : tiens, en ce moment, il nous faudrait un peu plus de ceci, cela, un peu plus sur untel, une telle et les fournisseurs de contenus s’exécutent. Voilà. Ainsi, on est sûr de ne décevoir personne et de coller en permanence à la demande client. Car, c’est bien connu, le client sait toujours ce qu’il veut. On peut vendre tout cela à ses annonceurs qui, eux aussi, font passer des messages en fonction du contenu et de l’audience. La boucle est bouclée. C’est du CRM plus plus, aux petits oignons.
Ouais… C’est aussi la fin des idées, de l’innovation, de l’offre. C’est le règne du copier-coller, du me too, du consensus mou, du politiquement correct. Plus personne ne dérange personne, ça ronronne. Tout le monde s’emmerde mais c’est gratuit. Ca me rappelle Woody Allen ou quelqu’un du même genre : « Je regarde souvent la télé ; parfois même, je l’allume. » On achète l’info au km dans les supermarchés du web, on la tartine à la demande avec les paillettes qu’il faut. Les nouveaux rédacteurs en chef vous disent sans vergogne : on ne publie que de l’actu qui fait cliquer. Ca c’est de la stratégie éditoriale ! Tout cela est triste à mourir, chiant comme la pluie, on lit désormais les mêmes choses partout au même moment, on voit les mêmes pop-ups clignoter, les mêmes couleurs, le même vocabulaire : « c’est plié ! » comme on dit !
Et si, finalement, y’avait pas plus con qu’un internaute ? Pas plus abruti, cliqueur obsessionnel inculte et hystérique ? Parano et schizophrène ? Si avec nos écrans blancs dans nos nuits noires on était en train de fabriquer une nouvelle génération de clones, d’imitateurs, incapables de réfléchir par eux-mêmes, cherchant d’abord le courant majoritaire pour s’y couler, poussant dans le sens du flot, ne ramant jamais à contre-courant ? Peut-on à la fois cliquer et penser ?
Comment trouver des idées nouvelles dans tout ce magma poussé par les clics et l’audience ? Où est la vraie innovation de la pensée dans cette agitation, ce bazar, cette conversation sans limites, cette parole nterminable qu’est devenu le web ?
L’info banalisée, l’info pour tous, ce n’est plus que du yaourt de cerveau, de la marmelade de neurones. Elle n’a plus de sens, elle n’a que des caractéristiques, des rubriques, un volume, un vocabulaire. Elle ne sert plus à comprendre le monde, elle sert juste à l’habiller de bruits et d’images. Et le plus extraordinaire c’est que cette bêtise nouvelle dans laquelle on nous précipite, on prétend en même temps en faire l’archétype de la nouvelle communication : comme tout le monde dit tout en même temps à tout le monde, il en sortira forcément quelque chose de mieux qu’avant, n’est-ce pas ?
Ah si internet rendait plus beau et plus intelligent, moi, je vous le dis, ça se saurait !
Les marketeurs vérifient soigneusement les clics pour ajuster le contenu à la demande : tiens, en ce moment, il nous faudrait un peu plus de ceci, cela, un peu plus sur untel, une telle et les fournisseurs de contenus s’exécutent. Voilà. Ainsi, on est sûr de ne décevoir personne et de coller en permanence à la demande client. Car, c’est bien connu, le client sait toujours ce qu’il veut. On peut vendre tout cela à ses annonceurs qui, eux aussi, font passer des messages en fonction du contenu et de l’audience. La boucle est bouclée. C’est du CRM plus plus, aux petits oignons.
Ouais… C’est aussi la fin des idées, de l’innovation, de l’offre. C’est le règne du copier-coller, du me too, du consensus mou, du politiquement correct. Plus personne ne dérange personne, ça ronronne. Tout le monde s’emmerde mais c’est gratuit. Ca me rappelle Woody Allen ou quelqu’un du même genre : « Je regarde souvent la télé ; parfois même, je l’allume. » On achète l’info au km dans les supermarchés du web, on la tartine à la demande avec les paillettes qu’il faut. Les nouveaux rédacteurs en chef vous disent sans vergogne : on ne publie que de l’actu qui fait cliquer. Ca c’est de la stratégie éditoriale ! Tout cela est triste à mourir, chiant comme la pluie, on lit désormais les mêmes choses partout au même moment, on voit les mêmes pop-ups clignoter, les mêmes couleurs, le même vocabulaire : « c’est plié ! » comme on dit !
Et si, finalement, y’avait pas plus con qu’un internaute ? Pas plus abruti, cliqueur obsessionnel inculte et hystérique ? Parano et schizophrène ? Si avec nos écrans blancs dans nos nuits noires on était en train de fabriquer une nouvelle génération de clones, d’imitateurs, incapables de réfléchir par eux-mêmes, cherchant d’abord le courant majoritaire pour s’y couler, poussant dans le sens du flot, ne ramant jamais à contre-courant ? Peut-on à la fois cliquer et penser ?
Comment trouver des idées nouvelles dans tout ce magma poussé par les clics et l’audience ? Où est la vraie innovation de la pensée dans cette agitation, ce bazar, cette conversation sans limites, cette parole nterminable qu’est devenu le web ?
L’info banalisée, l’info pour tous, ce n’est plus que du yaourt de cerveau, de la marmelade de neurones. Elle n’a plus de sens, elle n’a que des caractéristiques, des rubriques, un volume, un vocabulaire. Elle ne sert plus à comprendre le monde, elle sert juste à l’habiller de bruits et d’images. Et le plus extraordinaire c’est que cette bêtise nouvelle dans laquelle on nous précipite, on prétend en même temps en faire l’archétype de la nouvelle communication : comme tout le monde dit tout en même temps à tout le monde, il en sortira forcément quelque chose de mieux qu’avant, n’est-ce pas ?
Ah si internet rendait plus beau et plus intelligent, moi, je vous le dis, ça se saurait !
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